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ATELIER NATIONAL : Intégration des dimensions transversales (genre, nutrition, changement climatique et migration) dans la planification du développement territorial

Du 11 au 14 juillet 2017, la plateforme nationale de la planification locale, en collaboration avec le Ministère de la Gouvernance Locale, du Développement et de l’Aménagement du Territoire et un groupe d’expert et d’organisations de la société civile dont IED Afrique, organise un atelier national de réflexion et de partage sur l’intégration des dimensions transversales (Genre, Nutrition, Changement climatique et Migration) dans le guide de national de planification du développement territorial.

6 juillet 2017

Depuis plus d’une décennie, le Sénégal s’est lancé dans une dynamique de développement planifié et de gouvernance territoriale qui confère aux acteurs locaux et aux organisations de la société civile qui les accompagnent une position centrale dans l’opérationnalisation des politiques et objectifs de développement définis aux niveaux national et international.

Cette dynamique de planification a permis la réalisation, entre autres, de documents de stratégie à long, moyen et court termes parmi lesquels le Plan national d’Aménagement du Territoire, les deux études prospectives (Sénégal 2015 et Sénégal 2035), la Stratégie nationale de Développement Economique et Sociale, le Plan d’Orientation pour le Développement Economique et Social mais également des Plans Régionaux de Développement Intégré, des Plans Locaux de Développement, des Plans d’Investissements Communaux et des plans sectoriels.

Malgré l’avènement d’un guide harmonisé de planification locale, piloté par la plateforme nationale de la planification locale, il est aisé de constater que les thématiques transversales développées par les acteurs du développement territorial (genre, nutrition, changement climatique et migration) sont insuffisamment intégrées dans ce vaste processus. Certes, avec ce guide, les horizons temporels, les calendriers, les coûts de réalisation des plans et leurs contenus s’harmonisent de plus en plus, mais la multiplication, la non précision des outils, ainsi que leur faible appropriation par les acteurs restent encore des défis à prendre en charge.

Dans cette perspective, l’amélioration du guide de planification, élaboré en 2011 puis actualisé en 2016, en l’articulant aux Objectifs de Développement Durable et au Plan Sénégal Emergent, prenant en compte les enjeux liés aux changements climatiques, au genre, à la nutrition et à la migration, constitue aujourd’hui une conditionnalité pour le développement durable des territoires. C’est dans ce contexte que le présent atelier s’opérationnalise.

Objectif général de l’atelier

L’objectif est de co-produire des outils complémentaires des différentes phases du guide de planification du développement territorial, à partir des expériences et d’outils spécifiques aux dimensions transversales (genre, migration, changement climatique et nutrition).

Les axes thématiques portés par IED Afrique

En tant que partie prenante à ce processus, et à travers ses projets Décentralisation des Fonds Climat (DFC) et Promouvoir la Résilience des Economies en zones Semi-Arides (PRESA) IED Afrique assure la co-animation des sessions portant sur l’intégration des dimensions changement climatique et migration dans le guide de planification.

Intégration de la dimension changement climatique

Concernant le changement climatique, dans leurs formats actuels, les processus budgétaires et l’élaboration des plans locaux de développement ne permettent pas d’intégrer suffisamment la dimension “changement climatique”. Ils ne tiennent pas suffisamment compte, dans leurs démarches et analyses, des questions de vulnérabilités au changement climatique de façon pragmatique et n’apportent ainsi pas de réponses transformationnelles et durables à ces questions. Par conséquent, le processus de planification actuelle ne permet pas d’aller vers des « territoires viables, compétitifs et porteurs de développement durable à l’horizon 2022 », tel que défini dans la vision de l’Acte 3 de la décentralisation, au regard des risques climatiques attendus et susceptibles d’affecter sérieusement les ressources concernées par les compétences transférées.

Les nombreuses tentatives de prise en charge de l’adaptation et de l’atténuation à l’échelle communale ou communautaire, grâce au parrainage de projets/programmes, ne sont pas suivies d’effets perceptibles ou durables sur le terrain. En réalité, les communautés n’ont pas observé de changements majeurs, car les actions d’adaptation et de résilience proposées face aux risques et catastrophes climatiques n’intègrent pas les outils de planification et n’ont, par conséquent, pas d’incidences budgétaires. L’Etat, les Partenaires technique et financier et les acteurs de la communauté internationale sont désormais conscients de la place et du rôle des territoires dans la lutte contre les changements climatiques, qu’il s’agisse d’atténuation ou d’adaptation.

Intégration de la dimension migration

Sur le plan de la migration, dans un contexte global de mobilité, d’urbanisation et de décentralisations croissantes, la migration et le déplacement sont des phénomènes principalement urbains. En effet, on considère que 60% des 14,4 millions de réfugiés et 80% des 38 millions de déplacés internes vivent en milieu urbain. De plus, la proportion de migrants et de réfugiés vivant en milieu urbain a augmenté de 8% ces trois dernières années.

Ainsi, ce sont les autorités locales et régionales qui se retrouvent en première ligne pour gérer les impacts, à la fois positifs et négatifs, de la migration. Si une réponse nationale reste cruciale et nécessaire, elle doit s’aligner sur les réalités locales puisque des inégalités, un des facteurs identifiés de la migration, persistent non seulement entre différents pays, mais aussi à l’intérieur des pays, exigeant par la même une approche intégrale et ascendante depuis le niveau local.

En vue de permettre aux autorités locales de mieux intégrer la migration dans les processus de développement, il serait utile que le gouvernement participe et soutienne la planification locale sur les questions migratoires et les outils à leur disposition, afin que leurs activités de développement puissent avoir un impact plus grand et prévenir la migration irrégulière. Ce soutien devrait aussi prendre la forme d’un meilleur dialogue entre gouvernement et autorités locales sur les questions de migration. Les collectivités désirent être consultées et/ou associées sur les activités en direction des migrants, afin qu’elles puissent souligner les particularités de chaque territoire et relayer les informations à leur échelle. Cela permettrait ainsi d’assurer une mise en oeuvre efficace de ces programmes ou d’une politique nationale migratoire. De la même façon, ces dispositifs encourageraient les autorités locales à s’investir dans les questions de migration, construire des liens avec leur diaspora, et sensibiliser les migrants potentiels ou de retour.

Résultats attendus

Comme principaux résultats, l’atelier devra permettra aux parties prenantes :

- d’amorcer la conception des outils prenant en compte des dimensions transversales dans les différentes phases du cycle de planification territoriale ;

- d’élaborer les outils pour l’intégration des préoccupations transversales dans les mécanismes de suivi évaluation participatifs des plans de développement territorial ;

- d’établir les outils de contrôle du niveau de sensibilité des dimensions transversales
des plans de développement territorial avant leur adoption par les organes délibérants des collectivités territoriales et leur approbation par les autorités administratives.