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Changement climatique et résilience au Sénégal : la plateforme PRESA définit les recommandations politiques pour renforcer la résilience dans les secteurs clés de l’économie

29 septembre 2017

Le Consortium PRESA met en œuvre au Sénégal quatre projets de recherche avec pour ambition de générer des connaissances probantes pour une meilleure compréhension de la façon dont le changement climatique présente aussi bien des menaces que des opportunités pour les économies des zones semi-arides du Sénégal, mais aussi comment les interventions et politiques d’investissements, ainsi qu’un partenariat multi-acteurs, pourraient créer un développement économique plus équitable et résilient.

Ces projets portent sur quatre thématiques centrales au développement économique du Sénégal à savoir (i) la migration et les transferts des migrants, (ii) l’adaptation des chaines de valeurs (cas des chaines de valeurs viande et lait), (iii) l’adaptation du secteur privé sénégalais, et (iv) la gouvernance territoriale du changement climatique.

« Cette année, on peut citer de nombreux cas où la variabilité climatique (pause pluviométrique par exemple) a négativement affecté les récoltes des producteurs. Pour beaucoup de paysans, la solution est dans la prière, mais je pense qu’elle est aussi dans la recherche. Nous ne devons plus subir les conséquences, mais davantage être en mesure de les anticiper ». Aliou Kebe, Maire de Keur Madiabel et membre du Réseau des Parlementaires pour la Protection de l’Environnement au Sénégal (REPES)

Le programme de recherche du PRESA au Sénégal, élaboré et mis en œuvre selon une démarche participative qui a impliqué pleinement les parties prenantes dans le choix des thématiques de recherche et des sites d’étude, s’inscrit dans ce cadre. Ainsi, durant près de deux ans, plusieurs équipes pluridisciplinaires chargées de la mise en œuvre de ces quatre projets ont déroulé leurs activités de recherche dans les zones semi-arides du Sénégal, notamment les régions de Tambacounda, Matam, Kaolack, Louga, Diourbel, Saint-Louis et Thiès.

Ces équipes ont pu développer des outils, collecter des informations et générer des bases de données importantes. Le traitement de ces données et la restitution des premiers résultats à travers plusieurs ateliers au niveau des zones d’étude, ont permis au projet PRESA de renforcer la qualité des résultats de la recherche, à la lumière des contributions des parties prenantes, mais aussi d’identifier des pistes pertinentes sur les stratégies, mécanismes et partenariats à mettre en œuvre pour la mise en application de la recherche et l’influence des politiques.

C’est dans ce contexte et dans un souci de poursuite du partage et du dialogue avec les parties prenantes au niveau national, qu’IED Afrique a convié les membres de la plateforme PRESA du 21 au 23 septembre à Saly un atelier de restitution et validation des résultats de la recherche et d’identification des messages politiques clés et des recommandations pour les décideurs au niveaux national et régional.

« Nous attendons avec impatience les résultats des recherches et fondons beaucoup d’espoir sur les recommandations qui seront formulées ». Ismaila Sow, Président du Conseil National de la Maison des Eleveurs du Sénégal (CNMDE).

Durant les deux premiers jours d’ateliers (21-22 septembre), les membres de la plateforme PRESA ont pu en session plénière écouter et discuter de manière participative les résultats et messages clés présentés par les équipes des quatre projets de recherche. Ces présentations en plénière ont donné lieu à d’importantes discussions ouvertes, riches en informations et en propositions pour l’amélioration et la validation finale des études.

Chaque projet a par la suite présenté ses propositions de recommandations pour guider les pratiques et les politiques pour un développement résilient en zones semi-arides. Ces propositions ont été débattues par les parties prenantes qui ont insisté sur la nécessité d’avoir un ciblage solide des partenaires susceptibles d’appuyer le portage institutionnel des recommandations et le plaidoyer auprès des décideurs.

C’est ainsi que le troisième jour d’atelier (23 septembre) fut consacré à la formulation de nouvelles recommandations et/ou à l’amélioration de celles déjà proposées par les projets. Une dernière session, sur d’une part l’identification des synergies entre les projets pour faciliter la phase de synthèse du PRESA - mais aussi l’engagement et le plaidoyer auprès des décideurs -, et d’autre part la proposition de partenariats pour le portage et la mise en application des recommandations, a également été organisée.

« Nous sommes prêts à vous accompagner afin que notre pays prenne en charge toutes les conclusions scientifiques qui sont venues du terrain et qui peuvent véritablement accompagner nos programmes de développement » : Babacar Diop, Président de la Fédération des Organisations Non Gouvernementales du Sénégal (FONGS).

La diversité et la qualité des parties prenantes ayant pris part à cette rencontre - on peut citer par exemple le Conseil Economique Social et Environnemental (CESE), des représentants de l’Assemblée Nationale (REPES), les partenaires techniques et financiers (OIM, FAO), le gouvernement du Sénégal (à travers les ministères de l’environnement, de l’économie et des finances, de l’agriculture et de l’élevage et la DGSE), la Mairie de Dakar, la Cellule d’Appui au Elus Locaux (CAEL/UAEL), les organisations de la société civile (FONGS, CNMDE, COSEF, FRAO, etc.), la recherche, le secteur privé (CNES, ANPROVBS, FENAFILS), etc. - mais aussi leur intérêt certain pour les résultats de la recherche ont été des facteurs déterminants pour la réussite de la l’atelier. Plus d’une vingtaine de recommandations suggérant des solutions concrètes et réalisables à l’horizon 2035, horizon du Plan Sénégal Emergent (PSE) et du projet PRESA, ont été formulées.

Comme prochaines étapes, l’équipe de coordination du PRESA s’activera à rassembler les recommandations des parties prenantes au sein d’un document de plaidoyer présentant les outils, les partenariats possibles et les opportunités politiques sur lesquelles le projet pourra s’appuyer pour atteindre ses objectifs. La base de données de connaissances générées lors des recherches sera également vulgarisée et mis à la disposition des parties prenantes et de toutes les structures souhaitant renforcer leur impact en faveur de politiques et pratiques plus résilientes au climat dans les zones semi-arides du Sénégal. Le processus de partage et de renforcement des capacités des acteurs sera également consolider avec d’ici 2018, une collaboration plus importante avec les élus, le secteur privé, la société civile et le gouvernement du Sénégal.