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Capitalisation de l’expérience de l’ANCAR dans l’appui conseil à la lutte contre la salinisation des rizières du département d’Oussouye (Région de Ziguinchor, Sénégal).

Dans le département d’Oussouye (région de Ziguinchor, Sénégal), la culture du riz, une des principales activités agricoles de la zone, est sérieusement compromise par la salinisation des terres. Pour aider les paysans à faire face à ce problème qui menace leur sécurité alimentaire, l’Agence Nationale de conseil agricole et rural (ANCAR) a effectué un criblage des technologies de lutte anti-sel produites par la recherche sur la base de déterminants l’acceptabilité socioculturelle, de pertinence scientifique, d’efficacité technique, de viabilité économique et de durabilité écologique. De cet exercice de développement participatif de technologies, il a été retenu de valoriser dans les activités du projet les technologies que sont : (i) la digue anti-sel ; (ii) le chaulage et le phosphatage ; (iii) le paillage/mulching ; (iv) la pépinière volante de vétiver pour la bio-ingénierie.

Le riz, un intrant socioculturel menacé par la salinisation

Dans le département d’Oussouye, le riz est un « intrant socioculturel » incontournable dans les us et coutumes événementiels de ce milieu « Kassa » où : il participe au cérémonial sacrificiel, au rituel coutumier et à l’office cultuel religieux. Il sert de présent dotal et est utilisé pour le troc dans certaines transactions. Le riz reste aussi l’aliment de base de ces populations du « Kassa » et contribue significativement à la sécurité alimentaire locale et à procurer des revenus additionnels et substantiels.

Cependant, les rizières du département d’Oussouye et de la Casamance en général sont devenues sulfatées acides salées depuis quelques décennies à tel point que le système traditionnel de dessalement de ces rizières par les producteurs ne donne plus de résultats satisfaisants.

Ainsi, le recours à de solides connaissances scientifiques et techniques bien documentées et éprouvées par la Recherche, est devenu une voie obligée pour aider à récupérer et valoriser ces rizières sulfatées acides salées. En effet, la recherche a permis en Casamance, de mieux connaître :
(i) les bas-fonds de la Casamance ainsi que le fonctionnement saisonnier des milieux fluvio-marins adjacents aux rizières (MONTOROI, 1996 et DACOSTA, 2001) ; (ii) la dynamique de l’eau et des éléments géochimiques des bassins versants aménagés (BOIVIN, 1984 et MARIUS, 1985) ; (iii) la gestion des barrages anti-sel (ALBERGEL, 1991) ; (iv) les caractéristiques physicochimiques
des rizières (KHOUMA et al., 2005).

Ces acquis de la recherche, transférés aux services de conseil agricole et rural, permettent de les faire adopter comme solutions adéquates et durables pour récupérer et valoriser ces rizières. A ce titre, l’Agence Nationale de Conseil Agricole et Rural (ANCAR), par le biais de sa Direction régionale de Ziguinchor a joué le rôle de courroie de transmission entre la Recherche et la Fédération régionale des groupements de promotion féminine (FRGPF) de Ziguinchor pour valoriser les acquis de la Recherche en matière de lutte anti-sel dans les rizières pour la « restauration des terres rizicultivables affectées par la salinité dans le département d’Oussouye ».

Tableau 1 : Problèmes et causes de dégradation (Source : Etude FAO/CSE Projet LADA, 2003).

Stratégies d’intervention du projet de récupération des terres Salées

L’ANCAR a accompagné la FRGPF de Ziguinchor dans le cadre de ses activités
de conseil agricole et rural (appui conseil, intermédiation, fundraising, formation, vulgarisation…) pour la mise en œuvre de son projet de trois ans (Juillet 2006 à Juin 2008) de « Lutte contre la salinisation des rizières dans la région de Ziguinchor » financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM).

La démarche d’appui conseil, adoptée par l’ANCAR pour retenir et faire adopter de manière participative les technologies les plus adaptées pour faire face au problème de la salinisation, s’est déroulée selon les étapes suivantes :
Criblage des technologies de récupération et valorisation des terres salées :
Un criblage de technologies de lutte anti-sel a été effectué sur la base de déterminants (1) d’acceptabilité socioculturelle, (2) de pertinence scientifique, (3) d’efficacité technique, (4) de viabilité économique et (5) de durabilité écologique. Pour ce faire, un exercice de développement participatif de technologies avec les rizicultrices et riziculteurs, nous avons appliqué la matrice
suivante conçue à cet effet.

NOTA  : Le total de la cotation est de 10, c’est-à-dire que chacun des cinq (05) déterminants est coté entre une note minimale de zéro (00) et une note maximale de deux (02).

Analyse discriminante des facteurs d’adoption des technologies par le corps social :

Considérée comme une innovation, chaque technologie de lutte anti-sel qui
a été retenue après le criblage a suivi le schéma ci-après (NDENE, 2005) pour le management sociotechnique du processus de vulgarisation des innovations technologiques dans le corps social du département d’Oussouye.

C’est à la suite de cette analyse discriminante faite de manière participative, interactive et itérative avec les bénéficiaires du projet que la FRGPF de Ziguinchor et la Direction régionale de l’ANCAR de Ziguinchor [1] ont convenu d’intégrer définitivement quatre technologies de lutte anti-sel dans le projet.

Résultats : présentation des technologies de lutte anti-sel des rizières adoptées

Technologie n°1 : La digue anti-sel avec ouvrage d’évacuation

Cette technologie provient des résultats de recherche de l’IRD et de l’ISRA,
notamment à partir de programmes de recherche multidisciplinaire menée sur
les terres sulfatées acides salées de Basse Casamance.

En effet, pour freiner la sursalure due à l’intrusion marine, la construction de
digues a été un impératif pour barrer les chenaux de marées comme le montre la cinquantaine de petits barrages aménagés dans les années 1990 par le PROGES et le DERBAC en Casamance. Ces digues sont construites en terre amassée, généralement par couches successives afin de les rendre imperméables, sont compactées et stabilisées par « végétalisation » (avec de l’andropogon, du panicum ou du vétiver). Elles sont équipées d’ouvrages
d’évacuation qui servent au début de la saison des pluies à évacuer les eaux de
lessivage grâce aux premières pluies en ouvrant l’ouvrage dans un sens et empêcher les eaux de la marée haute de pénétrer.

Durant la saison des pluies, l’ouvrage est maintenu fermé pour stocker l’eau de
pluie et de ruissellement, qui peut servir d’irrigation de complément quand la pluie est insuffisante ou quand la saison des pluies se termine trop tôt et ce, jusqu’à la récolte.

Elles provoquent la dissolution des sels par les eaux pluviales en vue de leur évacuation périodique, l’accumulation des matières organiques à l’amont et favorise le développement de la végétation, des crevettes et de certains types de poissons.

Ces digues exigent cependant une main d’œuvre abondante et un entretien régulier des ouvrages à partir de la deuxième année d’aménagement. Les coûts prohibitifs sont aussi une contrainte majeure pour les paysans (Coût d’une digue anti-sel de 1.000 m avec un ouvrage de crue en béton armé équipé de batardeau : 2.808.200 F Cfa).

Technologie n°2 : Chaulage et Phosphatage des casiers rizicoles affectés par le sel

De manière empirique, les paysans utilisaient des coquilles d’huîtres de palétuviers broyées pour les épandre dans les rizières du fait de leur richesse en calcaire afin de permettre la neutralisation de l’acidité du sol.

Les recherches ont montré que la mise en valeur des rizières devait s’attaquer
d’abord à l’abaissement de l’acidité par la correction du pH4 à l’aide de techniques de chaulage ou d’apports de phosphates pour améliorer la mobilisation des sels dans le sol en vue de favoriser un dessalement localisé des terres rizicultivables pour que le riz accomplisse son cycle végétatif sans
subir de stress. Le chaulage comme le phosphatage permettent un redressement de la fertilité et de la qualité chimique des sols dégradés.

Le chaulage est un apport de bases telles que le calcaire ou la chaux. C’est une solution efficace pour une neutralisation de l’acidité des sols afin de maintenir un bon potentiel de fertilité des rizières sulfatées acides salées. Quant au phosphatage, c’est une technique agronomique de réhabilitation
et d’amélioration des terres dégradées par des processus de salinisation et d’acidification.

Ce sont des techniques simples, accessibles et maîtrisables par les producteurs s’ils sont bien formés. Le gain de rendement en riz avec le Chaulage seul est de 1,2 fois par ha et par an, tandis que la combinaison Chaulage + phosphatage accroît le rendement de 1,5 fois par ha et par an.

Les contraintes de ces techniques sont la disponibilité de la chaux (calcaire) ou du phosphate. Il y a une certaine compétition entre riziculture et génie civil (habitat, route) sur l’usage des coquilles d’huîtres (source de calcium). Le non respect des doses prescrites pour le contrôle des sels et de l’acidité peut également être source de problèmes. Aussi, Le phosphogypse contient des éléments métalliques (métaux lourds) (plomb, cadmium et chrome) qui peuvent être toxiques pour les plantes, même à faible concentration, et partant
pour l’homme (bioaccumulation), etc.

Technologie n°3 : Paillage/Mulching de casiers rizicoles affectés par le sel

Le paillage est une technique de récupération des terres dégradées qui consiste
à couvrir le sol, en particulier les parties dégradées, de tiges de mil ou de sorgho, de branchages ou de paille de riz.

Cette technologie a été retenue car elle permet de : (i) couvrir et protéger les rizières contre les érosions éolienne et/ou hydrique ; (ii) favoriser l’infiltration de l’eau de pluie dans les terres rizicultivables ; (iii) favoriser la restitution et l’enrichissement organiques des sols sulfatés acides des rizières ; (iv) conserver l’humidité du sol et réduire l’évaporation de l’eau du sol ; (v) augmenter les rendements de la riziculture pluviale en Casamance avec des
rendements moyens de l’ordre de 1 à 1,5 tonne à hectare.

En outre, avec cette pratique le sol du billon est moins salé que celui du sillon.
La pédofaune de ce milieu rizicole creuse dans le corps du billon des galeries qui favorisent la circulation de l’eau et le lessivage des sels. Par ailleurs, les études ont montré que pour empêcher la resalinisation des sols par remontée capillaire pendant la saison sèche, il était impératif de protéger la surface par une couverture morte (paille de riz) ou par le travail de la couche superficielle du sol.

L’avantage d’une telle technologie est qu’elle est simple et facilement maîtrisable par les producteurs (Coût du paillage 50.000 F Cfa/ha). Elle procure des rendements supplémentaires de céréale (environ 210 à 500 kg/ha/an) et des rendements supplémentaires de paille (environ
90 kg MS par ha et par an).

Les contraintes de cette technologie résident dans le fait qu’elle nécessite un
respect scrupuleux des dosages de paille.

Elle favorise aussi une augmentation de la sensibilité des cultures au stress hydrique en raison d’une grande teneur en matière organique mal décomposée. Il y a par ailleurs des risques de parasitisme par des
insectes ‘‘nymphosant’’.

Technologie n°4 : Pépinière volante de vétiver pour la bio-ingénierie de digue anti-sel.

Le Vétiver (Cepp en Wolof et Sodhordé en Pulaar) est une technologie qui a montré son efficacité dans une diversité de conditions pédoclimatiques (plus de 120 pays) pour aider, avec facilité et à faible coût, à lutter contre les phénomènes érosifs, améliorer l’efficience des pluies et contribuer à accroître les rendements agricoles.

Au Sénégal, le vétiver a été testé par l’ISRA et la FAO. Cependant sa mobilisation dans la lutte contre l’érosion n’a pu se faire correctement
faute d’une bonne diffusion.

La pépinière volante de vetiver se définit comme étant un lieu d’élevage et de production des plants à proximité des digues à stabiliser par « végétalisation ». Le vétiver se multiplie par éclat de souche. Une pépinière de 1 ha de vétiver peut produire 100 à 150 kilomètres linéaires de haies vives.

Il a été choisi grâce à ses capacités à se multiplier par division (la plante est stérile), à fixer le sol par ses racines longues, solides et descendantes. Elle s’adapte à une forte amplitude écologique (large gamme de pH et de salinité) qui lui donne un intérêt en contexte de changements climatiques
du fait de sa forte activité photosynthétique, et partant pour la séquestration
du carbone. Il contribue à la purification de l’eau, réduit sensiblement l’érosion grâce à son système racinaire profond, massif et fibreux et peut être utilisé en artisanat (vannerie) et pour la chaume des toits. Le vétiver est par ailleurs un excellent fertilisant (compost) en agissant comme une pompe biologique qui remonte les sels minéraux, mais aussi est utilisé pour le paillage et peut servir de brise-vent ou de haie vive en protégeant les cultures.

Son coût d’acquisition (+/-200 F Cfa par éclat) et d’installation faible et son entretien peu exigeant du fait de sa rusticité (résistance à la sécheresse, au feu, au toxique, aux maladies) sont autant de raisons qui ont amené le projet à l’utiliser afin d’aider à stabiliser les digues anti-sel construites (« végétalisation »), mais aussi à protéger les vallées/bas fonds rizicultivables et ouvrages d’évacuation contre le phénomène d’ensablement dû à l’érosion.

Les seuls inconvénients de cette technique sont qu’elles s’adaptent très peu aux sols argileux de la région. La divagation du bétail pose par ailleurs un problème de croissance pour les plants.

Effets et impacts de l’utilisation des technologies de lutte anti-sel

« Grâce à l’adoption de ces technologies, le projet a permis d’assurer (1) une meilleure maîtrise des eaux et une gestion des rizières ; (2) une amélioration du rendement en riz ; (3) une production rizicole qui a contribué à accroître leur sécurité alimentaire. Ce qui, au plan quantitatif, se traduit par une récupération et protection de : 388 ha dans la vallée d’Edioungou, 413 ha dans la vallée d’Oussouye, 331 ha dans la vallée de Kalobone, 280 ha dans la
vallée Carounate et 210 ha dans la vallée Kahinda. Autrement dit, c’est un total de 1.622 hectares qui a été ainsi récupéré, soit un potentiel de rizières pouvant produire 2.433 tonnes de riz paddy et 1.641 Tonnes de riz blanc.
On a aussi noté une régénération de la mangrove et à une reconstitution du stock halieutique ».

Contraintes et Leçons apprises des stratégies de récupération et valorisation des terres salées

Contraintes

- Éloignement des chercheurs du fait de la fermeture de la station de recherche
de l’ISRA de Djibélor, ce qui a créé une cassure de la chaîne entre la recherche
et la vulgarisation ;

- Cellule de Recherche Développement (OP-Recherche-Conseil) non fonctionnelle ;

- Investissement lourd pour la construction de digues, voire coûts prohibitifs
comparés au pouvoir d’achat des paysans dans un contexte de pauvreté.

- Indisponibilité de certains matériaux tels que la chaux, le phosphate, le
phosphogypse…

- Compétition d’usage entre l’agriculture et l’élevage pour l’utilisation de la
paille de riz

- Déficit en capacités analytiques (ressources humaines, matériels) pour les
analyses, mesures et suivi (avant, pendant et après) de certains paramètres

- Déficit d’intelligibilité du langage scientifique de la recherche pour les conseillers et les paysans

- Différences de perception et de représentation entre paysans, chercheurs et
conseillers

- Pas de temps politique (projet) différent du pas de temps social (paysans),
qui est également différent du pas de temps technique (recherche et conseil)

Tableau 4 : Quelques pistes de recherches pour améliorer la performance des technologies de lutte anti-sel

Leçons apprises

En termes d’enseignements généraux, pour un taux d’adoption significatif d’une innovation technologique, il est nécessaire de considérer trois critères fondamentaux ci-après :

L’inventivité de la technologie qui est comprise comme la combinaison de : (i) l’acuité de la problématique que la technologie est appelée à résoudre ; (ii) la crédibilité scientifique et technique de l’inventeur (concepteur ou initiateur) de la technologie ; (iii) l’originalité de la technologie, c’est-à-dire le caractère innovant ou « innovabilité » ; (iv) la qualité intrinsèque, à la fois scientifique et technique, de la technologie ; (v) de plasticité contextuelle et circonstancielle qui permet une incorporation spatiotemporelle dans le corps social ;

La viabilité de la technologie qui est sous tendue par : (i) la simplicité du protocole, du procédé ou du ‘‘process’’ technologique ; (ii) la facilité d’utilisation de la technologie ; (iii) l’autonomie des bénéficiaires et utilisateurs de la technologie ; (iv) l’attractivité, c’est-à-dire de portée et audience dans le corps social ; (v) la reproductibilité (« imitabilité ») qui favoriserait le mimétisme par une masse critique qui peut ainsi la copier ou la répliquer ;

La gouvernabilité de la technologie qui prendrait en compte les indicateurs : (i) d’efficacité ou faculté à produire les résultats attendus, et partant lever/atténuer la contrainte identifiée ; (ii) d’efficience qui permet un rapport qualité/prix conforme au pouvoir d’achat (coût supportable) ; (iii) de performance sociale ; (iv) de durabilité écologique ; (v) d’adaptabilité de la technologie à la dynamique incessante de changement.

Conclusions et recommandations

Les phénomènes séparés et conjugués de salinité et d’acidité ont constitué de réelles contraintes à la mise en valeur des rizières de Basse Casamance, et du département d’Oussouye en particulier. Ce qui s’est traduit par une régression de ces terres rizicultivables du fait d’une baisse de fertilité et de productivité des sols.

Cependant, selon une approche pluridisciplinaire, voire interdisciplinaire et une coopération inter institutionnelle, il est possible de récupérer et valoriser ces terres salées en prenant en considération l’adage qui veut que « si la pratique sans la science est un vain effort, la science sans la pratique, elle, est un vain trésor ». En effet, selon PEDRO6 (2001), dans l’étude des sols, il est clair qu’il faut donc continuer à faire de la science fondamentale, sans toutefois être coupé des problèmes pratiques ; ceci est impératif en vue de la protection de cette ressource et de la mise en œuvre d’une exploitation durable.

Toutefois, pour mener toute action de récupération et de valorisation de terres salées, l’enseignement majeur tiré de cette expérience d’appui conseil nous montre qu’il est impératif de comprendre l’action à la fois différenciée et simultanée dans le temps et l’espace : (i) des facteurs pédoclimatiques et géochimiques qui conditionnent la fertilité ; (ii) la géomorphologie, notamment la topographie et la toposéquence ; (iii) l’hydrogéologie et la géochimie des éléments minéraux, en particulier des sels…

Dans ce cadre, le rôle du Conseil agricole et rural sera d’apporter une aide au producteur pour construire le meilleur compromis possible entre les logiques paysannes (OPA) et techniciennes (Recherche) notamment grâce à une approche participative et une ingénierie sociale pour la promotion d’un processus de développement participatif de technologie. Autrement dit, il faut comprendre le cadre de référence et d’analyse du paysan, appréhender son processus décisionnel et sa logique d’action pour mieux saisir les raisons apparentes et sous-jacentes à ses pratiques. Une telle démarche permettra de l’aider à proposer et adopter des solutions socialement acceptables, économiquement viables et écologiquement durables.

Au total, dans un contexte de changements climatiques, la question est de savoir qui de l’homme ou de la nature sera plus rapide pour gagner le combat pour la valorisation agricole des terres salées ?

Mohamed Simon Ndène

Ancien Responsable Qualité et Environnement et ancien
Directeur technique par intérim de l’ANCAR
Actuel Responsable Technique du Fonds national de
Développement agro-sylvo-pastoral
(FNDASP) / Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural
ndenesimon@yahoo.fr

Ce texte a fait l’objet d’une communication présentée par l’auteur
lors d’un séminaire organisée par l’ISRA et le CRDI ;
L’auteur remercie l’ANCAR, la Fédération régionale des
Groupement de promotion féminine (FRGPF) de Ziguinchor,
le FEM qui a bien voulu financer le projet d’où sont tirés ces
résultats et les populations du département d’Oussouye à qui
est dédié cet article ;