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Transfert de technologies pour le développement des chaînes de valeur agricole au Mali

Au Mali, l’association Sasakawa pour l’Afrique (SAA/SG 2000) se base sur les résultats de la recherche pour vulgariser des technologies prometteuses en vue d’améliorer la productivité et la production des petits producteurs (semences améliorées, engrais, produits phytosanitaires, bonnes pratiques agronomiques). Cette dissémination se fait avec l’appui des structures déconcentrées de la Direction Nationale de l’Agriculture (DNA) notamment les Direction Régionales de l’Agriculture et les Offices dont le personnel de terrain est la cheville ouvrière. Ces interventions ont permis à plus de 30.000 petits producteurs des Régions de Koulikoro Mopti, Ségou et Sikasso d’améliorer leurs productivités et leur production et ainsi d’assurer leur sécurité alimentaire et d’améliorer leurs conditions de vie.

L’association Sasakawa pour l’Afrique (SAA/SG 2000) intervient au Mali depuis 1996, sur la base d’un accord-cadre signé entre elle et le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Sécurité Intérieure, sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture, avec comme principal partenaire la Direction Nationale de l’Agriculture (DNA).

Principal organisme de vulgarisation et de conseil agricoles au Mali, son intervention est basée sur le principe des plateformes d’apprentissage depuis les champs de production jusqu’aux opérations de post-récolte et d’amélioration de la qualité des produits destinés à la consommation et à la commercialisation. Les Plateformes d’Apprentissage des Producteurs (FLP), composées de Parcelles d’options Technologique (TOP) et de Démonstration Gratuites pour les Femmes (WAD), sont utilisées pour la dissémination des technologies prometteuses d’amélioration de la productivité agricoles des petits producteurs. De même, les technologies de gestion post récolte et de transformation sont introduites à travers les Plateformes d’Apprentissage des entreprises post Récoltes (PHELP).

Les producteurs sont organisés en coopératives dont les capacités sont renforcées en gestion coopérative et d’entreprise. L’encadrement et la formation des acteurs se font à toutes les étapes selon le principe du « LearningbyDoing », basé sur la gestion de l’information sur les innovations techniques et les connaissances qui permettent une adaptation, une modification et un transfert de compétences, de technologies et d’approches, en vue d’améliorer l’efficacité et les impacts à travers la communication et le partage des leçons apprises ainsi que les bonnes pratiques pour une prise de décisions opportune et fondée sur l’évidence.

La démarche

Sélection de zones

La DNA à travers ses démembrements fait une proposition de zones d’intervention selon des critères élaborés par SAA et soumis à la DNA.

Diagnostic des besoins et des contraintes.

Suite à cette proposition, un diagnostic participatif est effectué par le soin des thématiques pour confirmer ou infirmer les villages proposes. Ce diagnostic a pour objectif majeur d’analyser les contraintes du village pour en tirer des conclusions qui sont développées sous forme de solutions ou options, permettant un choix de technologie appropriée.

Mise en place du Comite villageois de développement

Dans le village retenu, on met en place une structure appelée Comité villageois de développement (CVD) dont le Président est le chef du village ou son représentant et le comité comprend 7 membres dont 2 sous comités majeurs, celui de l’apprentissage et de la formation dont les rôles consistent à diffuser les technologies apprises.

Mise en place des plateformes de démonstration et d’apprentissage

La mise en place des plateformes suit une logique en donnant différentes alternatives de technologies pour résoudre les contraintes analysées. La plateforme d’apprentissages des paysans ou FLP est le support de résolution des contraintes identifiées par le diagnostic participatif. Elle est composée d’un TOP (résolution des 3 contraintes majeures identifiées) et de 3 WAD (parcelle individuelle monoculture en fonction d’une contrainte). Elle peut, selon les besoins, comprendre des CVP, des seed priming, etc… Cette plateforme ou FLP est le lieu où les producteurs/trices apprennent à voir, entendre parler et à exécuter par eux même les options technologiques.

Formation

La politique consiste en la formation des formateurs et celle des producteurs/trices au moyen de modules appropries sont développés pour la formation ensuite des producteurs par les formateurs formes. Les formateurs formes sont deux ordres les paysans leaders et les agents de vulgarisation. Des séances de formations intenses et des échanges inter paysans ainsi qu’une journée paysanne constituent des approches de partage des expériences.

Quelques résultats

Tableau N° 1 : Zone d’intervention de SG 2000 de 2010 – 2012 au Mali

Les plateformes d’apprentissage visibles à entrepreneuriat rural, sont les Centres de Gestion Post-Récolte et de commercialisation, qui ont permis à plus de 40 000 producteurs et productrices d’adopter des bonnes pratiques de post-récolte, qui diminuent les pertes post-récolte et améliorent la qualité des produits.

Ces Centres sont des structures physiques qui regroupent autour d’elles au moins 10 villages dont un village hôte et 09 villages satellites. Ils sont dotés d’un parc d’équipements de post-récolte et de transformation et offrent une opportunité d’affaires pour les producteurs et les femmes.
En plus des plateformes, SAA a eu à mettre à la disposition des producteurs une dizaine de batteuses multi-grains, 10 décortiqueuses riz, 235 décortiqueuses d’arachide, 756 bâches, 956 palettes et 756 tamis trieurs et a réhabilité 45 magasins de stockage et construit 235 aires de séchage dans le cadre du Projet d’Urgence d’Appui à la Campagne Agricole 2012-2013.

Schéma du modèle de vulgarisation des technologies post récolte par SAA

Ces centres de gestion post récolte et de commercialisation font de la prestation de services dans 110 villages impliqués les résultats ci-dessous montrent les réalisations faites en 2013.

Tableau N° 2 : Quantités de produits commercialisées par centre

Source : Enquête diagnostic des OP par la thématique 3, 2013

Les centres ont permis l’adoption de certaines technologies par les producteurs notamment l’achat de 20 décortiqueuses d’arachide et d’une batteuse multi graines par les producteurs du centre de Fanidiama (cercle de Kadiolo, région de Sikasso).

CONTRAINTES ET DÉFIS

- Quelques mésententes entre les autorités locales et les producteurs sur le choix et la gestion des plateformes ;
- La question d’appropriation de la plateforme entre les groupes de femmes et les hommes ;
- Le nombre des équipements fournis ne permet pas de toucher un plus grand nombre de producteurs ;
- L’instabilité des mains d’œuvre au niveau de certains villages due la migration des jeunes sur les sites d’orpaillage.

LEÇONS APPRISES

- 88% des producteurs attestent que les technologies introduites ont augmenté leurs rendements.
- Les partenaires sont impliqués dans le choix des nouveaux villages (diagnostic et l’identification des problèmes).
- Les visites des agents de terrain sont fréquentes et régulières
- Les technologies démontrées ont été adoptées dans les zones d’intervention
- Les Magasins d’intrants et le système de warrantage sont appréciés par bénéficiaires et sollicités par les villages voisins.
- Les femmes sont fortement impliquées dans le programme

BIBLIOGRAPHIE

1 Rapports annuels des thèmes 1, 2, 3, 5, 2012

2 Rapport d’étude d’adoption, T5_SAA/MALI ; 2012

3 Rapport diagnostic, T2 et T3 ; 2012

R. Dembélé et B. S. Camara : Chargés de Programme productivité agricole et gestion post récolte et transformation

B. Sissoko, F. Camara, A. Kanté et A. Diané : Coordinateurs techniques productivité agricole, gestion post récolte et transformation, Développement des ressources humaines et Suivi-évaluation

A. Berthé : Directeur SG 2000 Mali